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Au département de Mécanique agricole de l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe, deux enseignants aux profils bien différents incarnent la diversité des parcours possibles dans ce domaine exigeant.
Stéphane Allard, vétéran de la profession avec près de 30 années d'expérience dont 16 comme mécanicien, a tout exploré: de technicien à chef d’atelier, en passant par gestionnaire de service et formateur. Depuis maintenant 11 ans, il transmet sa passion pour son métier à ses élèves. De son côté, Marilyn Parent, enseignante depuis deux ans, a relevé avec brio le défi de se tailler une place en tant que femme dans un secteur traditionnellement masculin. De nature réservée, elle a découvert la satisfaction d’aider ses élèves à maîtriser les bases de la mécanique agricole.
Stéphane, qui vient du milieu agricole, a découvert sa passion pour la mécanique sur la ferme laitière familiale. Très tôt, après son DEP, il s’est spécialisé en transmissions, un domaine généralement réservé aux mécaniciens expérimentés.
Aujourd’hui, il enseigne la mécanique agricole depuis 11 ans et continue de prêter main-forte sur la ferme avec son frère, que ce soit pour réparer de la machinerie ou transporter du grain. Son plaisir: donner envie aux élèves de plonger dans ce métier. Il aime particulièrement enseigner aux étudiants de 2e année.
Celui qui est aussi formateur pour John Deere Canada à l'habitude d'enseigner à des mécanos expérimentés.
Dans son cours de moteur, un des gros morceaux du programme, il alterne entre théorie et pratique pour chaque étape du démontage et du remontage. Pour lui, le défi principal des élèves est de comprendre que même pour un pro, certaines réparations peuvent être compliquées. Ce qu’il adore, c’est voir leurs visages s’illuminer quand ils saisissent enfin un concept ou réussissent une tâche difficile.
Marilyn n’a pas toujours été dans le secteur de la mécanique agricole. Après le secondaire, ne sachant pas trop dans quel domaine se lancer, elle avait opté pour un DEP en Coiffure comme plan de secours. Un choix qui amuse ses élèves aujourd’hui, parce qu’elle sait aussi bien faire un changement d’huile qu’une coupe de cheveux!
Cependant, elle a rapidement pris une autre direction et a commencé à travailler sur une ferme de poules pondeuses et de grandes cultures, un environnement qu’elle connaissait bien, ayant aidé depuis ses 12 ans.
C’est à 24 ans, après une séparation et avec deux jeunes enfants, que Marilyn a décidé de se tourner vers la mécanique agricole pour trouver un emploi stable. Inscrite au DEP, elle était une étudiante dévouée, souvent la dernière à quitter l’école le soir, déterminée à réussir.
Après avoir travaillé quelques années en mécanique de machinerie lourde suite à l'obtention de son diplôme, elle est maintenant de retour en mécanique agricole. Depuis deux ans, elle enseigne avec passion malgré qu’elle ait dû surmonter un défi majeur: sa réserve naturelle. Parler devant un groupe ne lui est pas venu facilement, surtout avec des élèves de tous horizons et de tous âges, des jeunes de 16 ans aux adultes de 50 ans. Aujourd'hui, elle est très heureuse et fière de son parcours.
Stéphane et Marilyn partagent une même vision pour l’avenir de la mécanique agricole: un métier accessible à tous, sans distinction de genre. Marilyn a été agréablement surprise de se sentir accueillie dès ses débuts dans le métier, autant dans les garages qu'à l'école. Elle admet qu’il peut parfois y avoir des élèves qui la testent un peu plus en raison de son statut de femme. «On dirait qu’on part avec une crédibilité de moins, parfois». Heureusement elle peut compter sur le soutien de ses collègues du département, qui a récemment accueillie une deuxième femme enseignante.
Pour Stéphane, le fait d’avoir aujourd’hui deux femmes dans l’équipe est une source de fierté. «Il y a 20 ans, c’était plus macho, mais aujourd’hui, la nouvelle génération est plus ouverte. Les gars sont souvent plus forts physiquement, mais les femmes sont plus minutieuses, notamment pour les travaux de moteurs» observe-t-il.
Tous deux s’accordent pour dire que cette diversité enrichit le département et que l’entrée des femmes dans ce secteur contribue à changer la perception du métier.
L’EPSH a accueilli la 2e édition du Challenge de la compétence en Mécanique agricole le 8 novembre 2024. Organisée par Compétences Québec et l’EPSH, cette journée de compétition a permis au grand public de visiter les lieux de formation du DEP et de voir les élèves en action.
Dans un contexte de promotion des métiers spécialisés et de réorientation, le Challenge de la compétence est une chance unique de rencontrer la relève du métier et de développer une passion pour ce milieu.