Du DEP au garage, découvrir le métier de mécanicien agricole

Au Québec, le secteur agricole, c’est bien plus qu’une grande partie de l'histoire et de l’économie, c’est aussi une source de fierté. Grâce aux efforts et au dévouement des agriculteurs et agricultrices d’ici, une diversité exceptionnelle de produits de qualité enrichit non seulement nos tables, mais aussi celles du monde entier. Et en coulisse du monde rural, les mécaniciens de machinerie agricole veillent au grain de notre garde-manger collectif !

Junior au travail
Junior au travail

Pour l’amour de la mécanique

C’est un peu par hasard que Junior Duguay a découvert le DEP en Mécanique agricole dans les années 90. « J’ai toujours aimé la mécanique, mais je suis un gars de la ville, je ne viens pas du milieu agricole. En voyant les listes d’attente pour le programme de mécanique automobile, je ne voulais pas attendre et je me suis dit que la mécanique agricole, c’était de la mécanique pareil ! ». Ce qui était d’abord un deuxième choix, est devenu une véritable passion et près de 30 ans plus tard, le mécano se félicite de son choix : « Tout de suite ça a accroché, et je n’ai jamais regretté ».

S’éloigner de la routine

 Un des aspects qui lui a tout de suite plu de son métier, c’est que chaque journée est différente, autant pour les lieux de travail que les tâches à effectuer. « Parfois on va réparer la machine aux champs chez l’agriculteur, et d’autres fois on travaille directement au garage. Il y aussi beaucoup plus de diversité. En mécanique auto, tu vas changer toujours les mêmes grosses pièces, alors qu'en mécanique agricole, que ça soit la transmission ou le moteur par exemple, souvent on les démonte et on les remonte au complet.»

Un métier en demande

Actuellement, le taux de placement des diplômés du DEP en Mécanique agricole qui souhaitent travailler dans leur domaine frôle le 100%. Mais recruter des jeunes, surtout pour travailler dans les garages représente un défi pour les concessionnaires.

Deux finissants sur trois retournent travailler sur la ferme familiale, ce qui limite les candidatures disponibles. Certains garages doivent d’ailleurs trouver des stratégies pour trouver du personnel : « Souvent, on va les engager avant même qu’ils finissent l’école, dès 15 ou 16 ans. » explique Michel Rheault du Centre agricole Nicolet-Yamaska.

Des salaires compétitifs

Même si ça n’a pas toujours été le cas dans les dernières années, les salaires des mécaniciens agricoles sont maintenant compétitifs par rapport aux autres secteurs de mécanique. Selon Maxime Richard, enseignant du DEP en Mécanique agricole, c’est ce retard qui a accentué la pénurie : « Pendant une période, les salaires n’ont pas suivi en mécanique agricole et les diplômés changeaient de secteur après leur DEP. Maintenant ça s’est rééquilibré ».

Avec environ 42 265 producteurs et productrices qui exploitent plus de 29 380 entreprises agricoles sur le territoire québécois, on peut gager que l’avenir s’annonce prospère pour les mécaniciens de machinerie agricole !

Une carrière dans le milieu agricole : une affaire de famille

Pour de nombreux finissants du DEP en Mécanique agricole à l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe, leur formation est l’occasion de contribuer à la tradition familiale. C’est le cas Anthony Bouvet, qui sera la 6e génération sur la ferme de sa famille.

« Mes parents ont une ferme, c’est pour les aider que j’ai suivi le cours. Depuis que j’ai 6-7 ans que je sais que je veux reprendre la ferme », dit celui qui a toujours aimé bricoler sur des véhicules à moteur. « Je m’y connaissais plus en mécanique de petits véhicules comme les quatre-roues mais pas sur les grosses machines. Je voulais aller chercher plus de compétences pour pouvoir faire toute la mécanique chez nous ».

Anthony Bouvet, finissant au DEP de Mécanique agricole
Anthony Bouvet, finissant au DEP de Mécanique agricole
Michel Rheault, du Centre agricole Nicolet-Yasmaka
Michel Rheault, du Centre agricole Nicolet-Yasmaka

Au cœur de la région

Et il n’y a pas que les fermes qui évoluent dans la tradition familiale. Le Centre agricole Nicolet-Yamaska aussi est un symbole familial dans la région. Michel Rheault avait 23 ans quand son frère Jean-Guy et lui ont racheté la concession à leur père. « J’ai commencé quand j’avais 14 avec mon père. Ensuite avec mon frère on a racheté le garage et d’autres concessionnaires dans la province. Et là récemment, on a vendu nos actions à nos garçons. L’entreprise est dans la famille depuis 55 ans ». Aujourd’hui, le Centre emploie plusieurs mécaniciens chevronnés, profondément attachés au milieu agricole.

Et la tradition familiale se transpose aussi du côté de la clientèle du Centre. « Il y a des clients fidèles qui suivent les traces de leurs pères et font affaire avec nous depuis notre création en 1969. »

Ce sentiment familial qu’on retrouve dans les garages de machinerie agricole plaît beaucoup à Martin Morel, gérant de service chez Agritex St-Célestin. Il travaille pour l’entreprise depuis maintenant 23 ans. Pour lui, pas besoin d’avoir des liens de parenté avec une équipe pour y ressentir une ambiance familiale. « Dans les garages, c’est vraiment comme des grosses familles, il y a beaucoup d’entraide et l’ambiance est bonne. »

Selon Martin, l’élément crucial est de bâtir et entretenir un lien de confiance avec les clients. « C’est un grand sentiment de fierté quand le client vient chercher sa machine et qu’il est content. Parce qu’on sait que pour lui, ça représente beaucoup plus que juste de la machinerie.»

Martin Morel, gérant de service chez Agritex St-Célestin
Martin Morel, gérant de service chez Agritex St-Célestin

Le Challenge de la compétence en Mécanique agricole

L’EPSH accueillera la 2e édition du Challenge de la compétence en Mécanique agricole le 8 novembre 2024. Organisée par Compétences Québec et l’EPSH, cette journée de compétition permettra au grand public de visiter les lieux de formation du DEP et de voir les élèves en action.

Dans un contexte de promotion des métiers spécialisés et de réorientation, le Challenge de la compétence est une chance unique de voir en action la relève du métier et de développer une passion pour ce milieu.

Tu veux en savoir plus dès maintenant ? Grâce au programme Élève d’un jour, Tu pourras voir les ateliers et les classes, participer aux activités avec l’aide d’un élève en formation et poser tes questions aux enseignants et enseignantes.

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